La géocache gagne des adeptes chaque jour. Parmi ceux-ci, il y a Éric Godbout, personne-ressource du RÉCIT du Service local de l’Abitibi – Témiscamingue – Nord-du-Québec. Depuis qu’il a été initié à cette activité au cours de laquelle il a eu à chercher avec sa famille plusieurs caches disséminées dans son coin de pays, en Abitibi, il est devenu un fervent de géocache. À son tour, il a transmis sa passion à deux autres personnes-ressources du RÉCIT, François Rivest et Steve Quirion. Ce sont donc trois personnes conquises d’avance qui ont fait vivre une activité de géocache à une cinquantaine de gens du RÉCIT lors de la rencontre nationale du mois d’octobre à Duchesnay. Elles ont aussi offert un atelier de type buffet (formule où tout le monde collabore à enrichir le contenu proposé) pour dégager ensemble les valeurs pédagogiques d’une telle activité. Des idées intéressantes et des conseils pertinents sont sortis de cet atelier. L’intention de tout cela était de voir comment les élèves pourraient tirer profit de cette activité pour faire des apprentissages. Et cela est prometteur.

Une activité qui se prépare avec soin

Avant d’amener des élèves à participer à une activité de géocache, il est préférable de l’avoir vécue soi-même ou d’être accompagné de quelqu’un qui en connaît les rouages. C’est la meilleure façon de connaître les défis que les élèves risquent de rencontrer. Après avoir acquis des notions de base sur l’utilisation d’un GPS, on doit s’exercer à lire les données de l’outil dans différents lieux et contextes. Il faut se rappeler que les jeunes devront eux aussi passer par le même processus : familiarisation avec l’outil GPS et essais sur le terrain pour en maîtriser les fonctions.

À Duchesnay, Éric, François et Steve avaient planifié l’activité de manière à ce que chaque cache donne l’occasion aux participants d’apprendre une information sur un sujet en particulier ou d’accomplir une courte action. Ainsi, la première cache se présentait comme une série de questions à choix multiples permettant d’en savoir plus sur l’origine de ce loisir. Une autre cache regroupait une question à caractère historique reliée à la région de la Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, endroit où la Station touristique Duchesnay est située. Les participants étaient ainsi en mesure de constater qu’à partir de questions simples, l’activité pourrait déboucher sur de nouvelles pistes d’exploitation. Par exemple, on aurait pu inciter les élèves à se questionner sur l’origine du nom « Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier ». Ils auraient ainsi découvert que la région a hérité de ce nom en l’honneur de Catherine Nau de Fossambault, une femme noble de la Nouvelle-France dont le fils avait obtenu concession de cette terre par le gouverneur de la Nouvelle-France, Louis Buade. Ils auraient aussi pu apprendre que l’écrivaine Anne Hébert était née dans ce village en 1916. Qui sont ces personnes ? Quelles réalisations ont-elles accomplies dans leur vie ? Ce pourrait être un bon point de départ pour approfondir des notions d’histoire, de géographie ou même de français. Par ailleurs, dans la dernière cache,

les participants étaient appelés à enregistrer leurs impressions sur l’activité au moyen d’un petit magnétophone de poche. On voit déjà les possibilités qu’elle offre au niveau de l’expression orale.

Des types variés de caches

Il existe plusieurs types de caches dont on trouvera une description complète sur cette page de Wikipedia. À Duchesnay, l’activité était de type traditionnel. Ainsi, les participants, par groupe de deux ou trois, ont sillonné, l’un tenant un GPS en main, le site du centre forestier afin de trouver les caches disséminées par les animateurs. Chaque équipe désirait évidemment à être la première à arriver au point d’arrivée. Pour que les équipes ne se marchent pas sur les pieds, elles avaient toutes reçu des données différentes comme point de départ. Lorsqu’elles avaient réussi à élucider la charade contenue dans la dernière cache, elles accédaient au trésor (un rafraîchissement dans ce cas) caché dans l’ultime point de rencontre (le coffre de la voiture d’un participant). Simple, mais efficace.

Comme on le constate, une cache peut recéler des contenus très variés. Une fois que l’on a décidé du contenu des caches, c’est le moment de déterminer où l’on cachera les contenants en s’assurant qu’ils sont à l’épreuve de l’eau et des autres caprices environnementaux.

On doit noter les coordonnées de chacune des caches avec soin. Par la suite, c’est là que le plaisir peut commencer. En équipe de deux ou trois, les élèves sont invités à parcourir le site à la recherche du nombre de caches dissimulées par vos bons soins. Et c’est parti !

Conditions gagnantes dans l’organisation de l’activité

Dès le départ, l’excitation sera à son comble puisque tous désireront être les premiers à découvrir l’emplacement de la première cache (dans le cas où vous auriez prévu que les caches mènent de l’une à l’autre à un trésor). Pour cela, il sera important que les membres de l’équipe collaborent le mieux possible afin d’interpréter de façon précise les données de leur GPS. Dès qu’ils trouveront la première cache, ils signeront d’abord le registre pour prouver qu’ils sont passés par là, puis ils auront à répondre, par exemple, à la question que vous leur avez préparée. Ceci fait, ils se rendront à la prochaine cache et ainsi de suite jusqu’à la dernière. Le succès de l’opération résidera à la fois dans un fort esprit d’équipe et une capacité à répondre aux questions ou à résoudre l’énigme rapidement.

Certaines conditions peuvent rendre la tâche plus facile pour les enseignants. Par exemple, François Rivest a profité de la sortie d’une soixantaine d’élèves de niveau secondaire au camp mariste de Rawdon pour planifier une activité de géocache avec le professeur d’éducation physique. Des enseignants de différentes disciplines (éducation physique, anglais, français et de mathématique) accompagnaient aussi le groupe. Pendant que François et les enseignants faisaient vivre la géocache à une quinzaine d’élèves à la fois (répartis en équipe de trois), les moniteurs du camp animaient des activités de tir à l’arc, de canot ou d’autres activités du même genre avec les autres. En premier lieu, ils réunissaient les jeunes autour d’un coffre barré avec quatre cadenas en leur expliquant que le défi consistait à trouver les combinaisons de ces cadenas pour ouvrir le coffre. Pour réaliser ce défi, les élèves devaient d’abord trouver toutes les caches. Chaque trio d’élèves avait un chronomètre et un GPS à sa disposition et aussi son propre sentier à explorer. La petite équipe, munie de l’équipement électronique, était accompagnée d’un adulte. En premier lieu, elle avait à trouver la première cache qui en était une d’essai et contenait des estampes. Puis, elle devait chercher les deux autres caches où se trouvaient des enveloppes de couleur (une couleur par groupe d’élèves). Ces enveloppes contenaient des morceaux de casse-tête que les élèves devaient garder avec eux toute la journée. Quand les élèves avaient fini de rassembler tous les morceaux des casse-tête, ils accédaient à une énigme mathématique qui révélait une des combinaisons de cadenas. En mettant en commun leurs combinaisons, ils étaient alors en mesure d’ouvrir le coffre et de trouver les petites surprises cachées dans le trésor.

François et ses collègues ont saisi l’occasion du camp de Rawdon pour offrir l’activité de géocache à de petits groupes d’une quinzaine d’élèves à la fois. Cette façon de faire a été plus facile à gérer pour les animateurs. C’est un exemple dont on peut s’inspirer pour se lancer dans l’aventure.

Quand la géocache se fait « pédagogique »

« La géocache pédagogique… est-ce possible avec nos classes ? » OUI ! ont répondu plusieurs personnes-ressources réunies en atelier lors de la rencontre nationale du RÉCIT d’octobre 2008.

  • Mission au cours de laquelle les élèves vivent des expériences sur un territoire donné. Par exemple, les caches pourraient contenir des questions portant sur un personnage historique qui a joué un rôle particulier dans cette région ou sur un événement historique qui s’est déroulé à cet endroit. Ils pourraient situer ces événements et les faits d’histoire de ce personnage sur une ligne du temps.
  • Production d’une cache par un élève qui, après avoir observé un lieu géographique précis, élabore des questions pour d’autres élèves.
  • Prise d’une photographie à chaque cache pour montrer les différences du paysage selon les saisons.
  • Organisation d’une activité citoyenne de géocache où les élèves posent des actions civiques comme celle de ramasser les déchets dans un parc.
  • Fabrication par les élèves d’un plan en trois dimensions (à l’aide de sketchup) pour présenter le lieu d’une des caches visitées.
  • Estimation de la distance en mètre d’un point à une cache.
  • Suivi du voyage effectué par différents objets (travel bug en anglais) dans les grandes métropoles du monde.
  • Réalisation d’un safari-photo pour faire découvrir les attraits touristiques de sa région. Par la suite, les élèves pourraient réaliser une baladodiffusion pour les décrire au profit des visiteurs.
  • Course à relais qui s’organise en fonction des différentes caches, axée sur l’activité physique.

Par ailleurs, puisque les activités de géocache sont relativement récentes en milieu scolaire, il reste encore à voir comment les enseignants pourront faire une observation et une évaluation bien ciblées. Le potentiel est là, il reste à l’exploiter pleinement.

À cet effet, Éric Godbout

D’une cache à l’autre

Pour vous mettre dans l’ambiance d’une activité de ce genre et vous faire découvrir quelques-unes de ces caractéristiques, nous vous invitons à répondre aux questions suivantes en cochant la réponse appropriée :

Cache 1 : La première cache localisée par GPS qui fut documentée date de :

      • a) 1998
      • b) 2000
      • c) 2007

Cache 2 : selon vous, quel chiffre représente le mieux le nombre de caches qui étaient actives dans le monde en 2008 ? (source : Geocaching – The Official Global GPS Hunt Site

      • a) Plus de 600, 000
      • b) 5 000
      • c) 10 000

Cache 3 : un contenant de géocache peut contenir :

      • a) Un registre des visites
      • b) Un objet ou plusieurs objets
      • c) Un registre des visites et un ou plusieurs objets sans grande valeur.

Cache 4 : À l’origine, le GPS a été mis en place par :

      • a) Un groupe de scientifiques.
      • b) Le Département de la Défense des États-Unis.
      • c) Une personne passionnée d’informatique.

Cache 5 : En lien avec le code d’éthique, les caches peuvent être dissimulées :

      • a) Ou bon nous semble.
      • b) Sur des terrains publics ou privés après accord avec leurs propriétaires ou le gestionnaire des lieux.
      • c) Sous terre uniquement.

Réponses : 1 (b), 2 (a), 3 (c), 4 (b), 5 (b).

L’activité de géocache en photos et bande dessinée

Bande dessinée

À Duchesnay, plus d’une cinquantaine de personnes-ressources ont été initiées à l’activité de géocache. Elles y ont pris un plaisir évident. Cette bande dessinée réalisée sur le vif témoigne de l’ambiance qu’il régnait lors de l’activité du lundi.

Album de photographies

Vous trouverez des photos prises lors de l’activité de géocache à Duchesnay dans l’album du récit logé à cette adresse : http://www.recit.qc.ca/album/

Nous pouvons conclure que l’activité de géocache mérite bien que l’on s’y intéresse. Tous les adeptes présents et à venir sont invités à venir enrichir la banque d’activités pédagogiques qu’il est possible de réaliser en faisant du géocache.

Ressources

Association géocaching Québec

http://www.geocaching-qc.com/

Site officiel du Geocaching Geocaching – The Official Global GPS Cache Hunt Site

Blogue du RÉCIT Geocaching en famille par François Rivest et commentaires d’Éric Godbout et d’autres visiteurs.

Site Géocache pédagogique en milieu scolaire réalisé par Éric Godbout

Atelier de geocaching de l’école Lansdowne

Organisme Quebecgéocaching