A la recherche d’un trésor, le géocacheur part en quête d’indices dissimulés aux quatre coins de l’île dans des «caches» qu’il retrouve grâce aux coordonnées GPS qu’il entre dans son smartphone. Photos E.R.

Pour cette chasse au trésor, pas besoin de carte en parchemin ancien ou d’indices donnés par un vieux sage. L’équipement nécessaire se résume à un smartphone, avec une application GPS ou boussole. Pas tout à fait Indiana Jones donc, mais ça donne quand même au touriste-chasseur un petit côté aventurier des temps modernes. Et n’allez pas croire que la chasse au trésor nouvelle génération, appelée géocaching, ne sera pas épique pour autant…

Le principe: à l’aide de coordonnées GPS, l’aventurier part à la recherche de «caches» dans lequel il trouve des indices pour atteindre un trésor. À l’île d’Oléron, c’est le trésor d’Alienor d’Aquitaine qu’il faut chercher, en suivant les indices laissés par le terrible pirate Lazor. Un personnage mythique de l’île qui faisait s’échouer les navires pour leur voler leur butin. La légende raconte qu’il serait le seul à avoir trouvé le fameux trésor de la reine de France. Alors, en avant.

N45 51 44.8 W001 13 44.5

Direction Grand Village, à la recherche de la cache dissimulée au port des Salines. Mercredi, c’est jour de marché. La chasse au trésor se déroule donc au milieu des étals d’épices et de produits régionaux. On sort notre smartphone, l’application boussole lancée. En marchant dans un sens, puis dans l’autre, on essaye de faire s’afficher les coordonnées GPS de la cache. Pas simple.

Trois pas à gauche le long du ponton, les coordonnées nord sont presque bonnes. Mais côté ouest, on n’y est pas du tout. Si l’on n’a pas un sens de l’orientation très aiguisé, on a vite fait de tourner en rond. Surtout quand, catastrophe, on s’aperçoit que d’un smartphone à l’autre, les indications ne sont pas du tout les mêmes ! Au bout du troisième tour du propriétaire, on finit par aller voir l’hôtesse d’accueil de l’écomusée du port pour lui demander de l’aide. Elle sourit, visiblement, nous ne sommes pas les premiers. «Elle est cachée à l’endroit où l’on stocke le sel.» On y est passé tout à l’heure, mais on avait tellement l’oeil vissé sur l’écran du téléphone qu’on n’a pas fait attention à la cache, à moitié dissimulée derrière un arbre.

La cache ressemble à une gourde sur laquelle est apposé un autocollant «official geocache». À l’intérieur, d’abord un parchemin plastifié avec un message de Lazor, qui nous offre la première partie des coordonnées GPS du trésor. Également quelques informations sur le lieu où l’on se trouve, le port des Salines. Mais le plus surprenant, c’est le «logbook», un petit carnet glissé dans la gourde, dans lequel les autres géocacheurs ont marqué leurs noms, leur nationalité et la date et l’heure où ils ont trouvé la cache. Certains même laissent de petits objets. Ici, une famille a déposé un porte-clefs.

Technologie et patrimoine

Pour la prochaine cache, c’est à Château d’Oléron que nous emmène notre feuille de route. Cette fois-ci, on met de côté la boussole pour tester l’application carte. Après plusieurs essais, on réussit à rentrer les coordonnées GPS comme il faut. Miracle de la technologie: un chemin se trace du point où l’on se trouve à celui où l’on doit aller. À quelques mètres près quand même. On se retrouve devant une des nombreuses cabanes d’artisans, typique de l’île. Avec l’aide de Camille, une des artistes de la boutique, on déniche la cache, dans son bac à fleurs. Elle raconte que durant tout l’été, lorsqu’elle déjeunait dehors, elle a vu défiler un bon nombre de géocacheurs. «On voit souvent des gens qui tournent autour de notre table et qui regardent partout, alors on leur dit «Vous êtes froid» ou «Ah là, vous chauffez».

Deuxième indice en poche, on poursuit la chasse au trésor qui nous mène aux quatre coins de l’île. C’est un des avantages du géocaching: se rendre là où on ne serait pas forcément allé. On découvre tour à tour le port de La Cotinière, le quai à vendange de Dolus d’Oléron. Petite déception tout de même: pas d’indice à chercher à Boyardville !

À la fin de la journée, la batterie du téléphone est dans le rouge, on a les pieds en miettes, mais on ne regrette pas notre petite aventure touristico-numérique. Toutes les coordonnées GPS réunies, nous arrivons au trésor ! Pas question de donner la localisation ici, mais sachez juste qu’on y jouit d’une très jolie vue et surtout, qu’on peut repartir avec un peu du trésor dans nos poches…

Renseignements : 05.46.75.81.86 ou 05.46.47.72.77

www.oleron-maison-nature.org

Le géocaching existe au États-Unis depuis une dizaine d’années et arrive timidement en France. C’est la maison de la nature de l’île d’Oléron qui a lancé cette nouvelle animation cette année, et plus particulièrement Florian Rétif, guide spécialisé en sport de nature. Le jeune homme, originaire de l’île, a vécu plusieurs années au Mexique, où il a pratiqué le géocaching. «En France, deux départements, le Limousin et le Périgord proposent des activités de géocaching pour valoriser leur patrimoine, raconte Florian Rétif, alors je me suis dit, pourquoi pas sur l’île d’Oléron ?»

Avec son équipe de bénévoles, il a construit la chasse au trésor numérique à la sauce oléronaise, à travers huit villes dispersées dans l’île. Les caches peuvent être cherchées n’importe quel ordre, mais il faut toutes les trouver pour obtenir l’intégralité des coordonnées GPS du trésor. «La plupart des familles le font sur plusieurs jours» précise Florian Rétif.

D’après les petits mots laissés sur le «logbook» que l’on trouve dans chaque cache, une soixantaine de familles ont fait le parcours au mois de juillet, notamment des Anglais, Allemand et Hollandais. «Pour l’instant, on est super content» assure Florian Rétif. Plusieurs villes de l’île l’ont déjà contacté pour faire partie de l’aventure l’an prochain.

Une animation «ludique et éducative»

Source : Charentelibre.fr