Chasse au trésor touristique utilisant le GPS, le géocaching progresse dans le Sénonais.
Rencontre avec des géocacheurs.

Olivier Richard

olivier.richard@centrefrance.comLe rendez-vous est fixé au sud-est de Sens. Mon contact, Beenasse, a laissé cette indication : « Il faudra vous rendre au point N 48° 11.117 E 003° 15.667 (parking). Ensuite on va marcher jusqu’à la cache. » Le descriptif promet « un point dominant Sens et ses alentours, le terrain est un peu abrupt. »

Effectivement, la pente est raide et demande du souffle. Mais à l’arrivée, on est récompensé par un beau panorama sur la rivière et la cité de Brennus. Reste à trouver le « trésor ». Avec un coup de pouce de Beenasse, je déniche la petite boite dans un fourré. Et une cachette, une !

Avec des énigmesLe géocaching – néologisme anglais pouvant se traduire par cachette géolocalisée – est une chasse au trésor moderne, avec le monde comme terrain de jeu. Les « géocaches » sont localisées par leurs coordonnées GPS, que les « géocacheurs » partagent sur des sites internet communautaires. Leurs descriptions sont plus ou moins détaillées, généralement agrémentées d’énigmes et souvent de photos. Pour y parvenir, il faut crapahuter un peu, beaucoup, en traversant des sites plus ou moins remarquables. Et sur place, il faut fouiner pour trouver le graal.

D’abord parce que la précision des GPS est variable. Ensuite parce que les géocaches, comme leur nom l’indique, sont dissimulées dans le décor, en pleine nature ou en ville, toujours sur le domaine public.

« Les caches peuvent être sur le sol, en hauteur, dans un trou, sur un arbre, voire dans l’eau. Et il y a parfois un camouflage. Elles sont notées de 1 à 5, en fonction de leur difficulté », explique Manu, alias Thorgal45. Le géocacheur du Loiret se souvient notamment du Trou de l’Aigle, dans le Gard, avec ses cinq heures de marche et ses 550 m. de dénivelé nécessitant du matériel d’escalade. Débutant s’abstenir.

En guise de trésors, les boites étanches des cachettes renferment des bricoles : figurines, porte-clefs, médailles, etc. Il y a une règle : « Quand on prend un objet, il est de bon ton de le remplacer par un autre. » Certains de ces objets sont appelés travel bug (bestioles voyageuses) parce qu’ils sont déplacés d’une cache à une autre. S’ajoute un logbook, petit journal de bord sur lequel les géocacheurs mentionnent leur passage.

Le nord de l’Yonne compte des dizaines de géocaches. Une partie a été placée par Beenasse, alias Robin et Melissa. Le jeune couple pratique le géocaching depuis un peu plus d’un an. Intensivement. « J’ai découvert ce jeu par mon frère, à Bourges, dit Robin. On a tout de suite accroché. C’est maintenant devenu un objectif de sortie. » En tant que « géotrouveur », Beenasse a débusqué 903 caches à travers la France. Et comme « géoplaceur », il en a créé 43.

Balade et high-techThorgal45, lui, a découvert 1.601 caches et en a placé 58. Il a été « embarqué dans l’aventure par [sa] cousine, qui pratique depuis 2002. » Le géocaching lui permet d’allier ses deux passions : les balades et les nouvelles technologies. Il ne sort presque jamais sans un ordinateur portable et une clé 3G.

Pratiquant souvent en famille, Laurent, alias Lelouloudu89, a découvert le géocaching grâce à une application pour smartphones. Avec 32 caches trouvées et 20 placées, il est plus novice que ses condisciples. Mais pas moins déterminé. Il prépare de nouvelles caches avec des camouflages élaborés. « Je suis parti d’un bloc de béton et » Ses amis géocacheurs lui coupent la parole : il ne faut pas trop en dire, ne pas gâcher le plaisir de la découverte.

Au-delà de la recherche des trésors, tous s’adonnent au géocaching « pour découvrir et faire découvrir des sites. » Ce n’est un hasard si de plus en plus de collectivités s’intéressent à ce loisir, dans le but de promouvoir leur environnement et leur patrimoine. Beenasse est d’ailleurs en contact avec l’Office de tourisme de Sens et du Sénonais, qui a remarqué ses géocaches. n

www.geocaching.com

source : l’Yonne.fr